apprendre à gérer ses émotions podcast

Faire face aux vagues d’émotions… c’est quelque chose qu’on fait facilement lorsque les émotions sont agréables. Mais, dès qu’on ressent de la colère, de la tristesse, de la peur, on les met dans une petite boîte en espérant qu’elles y resteront sagement.
Et ça ne fonctionne pas.
Dans l’épisode de ce jour, nous parlons ouvertement de ces émotions qui, sans même qu’on s’en rende compte, nous envoient des informations et nous guident.

Bonne écoute 🤍

Apprendre à gérer ses émotions

 

C’est quelque chose qu’on expérimente tous et, pourtant, on les gère souvent très mal.

En fait, dès notre enfance on nous a servis des remarques du genre :

  • Tu vas quand même pas pleurer pour ça
  • De quoi tu as l’air en faisant ça
  • Un garçon ça ne pleure pas
  • T’es une poule mouillée
  • Ne t’en fais, ne t’inquiète pas, ne pleurniche pas

En fait on a été élevés à la soupe aux injonctions anti-émotions. On pourrait croire que ça ne concerne que les émotions désagréables, mais ce n’est pas le cas. Même quand on exprime trop ouvertement qu’on est heureux, on nous dit de faire moins de bruit pour ne pas déranger les gens.

Ces phrases, on les a tellement intégrées qu’on en vient nous même à dire des choses comme :

  • je pleure pour un rien
  • il s’énerve pour un rien

Mais est-ce vraiment pour rien ?

On s’est finalement convaincus qu’exprimer ses émotions n’était pas quelque chose de sage. D’ailleurs vous avez dû remarquer, si vous avez des enfants, que les personnes des anciennes générations adorent dire d’un enfant qu’il est sage quand il se tait, et donc qu’il n’exprime pas ses émotions. Est-ce vraiment cela, la sagesse ??

Ce qui s’est passé, c’est qu’en faisant face à ce type de réaction, on a intégré qu’il valait mieux ne pas extérioriser nos émotions. Un peu pour la joie, mais surtout pas la peur, ou la tristesse.

C’est en tout cas ce qui se passe de ce côté-ci de la planète.

Par exemple, les Américains paraissent beaucoup plus chaleureux et joviaux, parce que la moindre émotion agréable prend une toute autre ampleur chez eux. J’en discutais avec des amis et on s’est tous accordés sur le point que notre comportement n’était d’ailleurs pas le même quand on parlait anglais. On se lâche un peu plus, on s’autorise à dire des mots grandiloquents à chaque phrase, comme i’ts amazing…. alors qu’on le dit bien moins souvent en français.

Ça prouve que ce n’est pas uniquement une question de personnalité. On a bien été conditionnés, formatés, pour agir selon la bienséance.

Pour commencer à casser ces schémas que nous entretenons, je vous invite déjà à analyser la manière dont vous parlez des émotions.

Est-ce que certaines sont négatives, d’autres positives ? En réalité, une émotion est neutre.

Et changer votre regard là-dessus peut déjà faire beaucoup. Voyez plutôt les émotions comme neutres, même si certaines sont agréables, et d’autres désagréables.

Alors c’est quoi le problème, avec la manière “usuelle” de gérer les émotions ?

Eh bien c’est que ça peut foutre le bordel.

Parce que les émotions ne sont pas faites pour rester coincées à l’intérieur de nous. Là, elles pourrissent, et elles finissent toujours par ressortir mais de manière bien plus désagréable qu’à l’origine. On croit se débarrasser d’une émotion, mais en réalité, on lui donne encore plus de force.

Il faut vraiment voir ça comme une cocotte minute qui finit par sauter en l’air quand elle est trop pleine. C’est ce qui se passe à l’intérieur de nous, et c’est pas toujours joli joli. Ça peut créer des maladies, un mal-être mental, et ça peut aussi mener au burnout. Car les émotions désagréables ont un superpouvoir pas très sympathique, c’est celui de nous empoisonner et de faire vieillir nos cellules. Là où les émotions agréables stimulent et renouvellent les cellules.

 

Faut-il gérer ses émotions ?

On peut gérer ses émotions, le but n’est pas de dire qu’on doit se laisser envahir par les émotions, ça ne serait pas sain non plus. Mais on peut les gérer sans les occulter.

On peut apprendre à les identifier d’abord, ce qui est loin d’être toujours évident. L’émotion s’exprime à travers un symptôme et, si on en reste là, on continue de déclencher ce symptôme à chaque fois que la situation se répète. Comprendre quelle émotion se cache derrière le symptôme est donc crucial. On peut ensuite apprendre à les accepter.

Accepter de les ressentir.

Accepter les pensées qui les accompagnent, accepter l’inconfort.

C’est ainsi qu’on peut diminuer leur intensité. Car rien de tout ça ne va durer. Une émotion est temporaire. Elle ne fait que passer pour nous envoyer un message.

 

Les émotions sont nos guides

Elles sont là pour nous alerter, pour attirer notre attention. Elles sont là pour nous aider à identifier ce dont on a besoin.

On a donc 3 possibilités :

  • se laisser submerger par ses émotions
  • sentir les émotions et les réfréner
  • sentir les émotions et les accueillir.

L’idéal, vous l’aurez compris, est de tendre vers cette 3eme option.

Les émotions surgissent partout et tout le temps, et tout le monde n’a pas les mêmes déclencheurs. Ca peut être une personne, un lieu, un objet, un souvenir, une situation. Tout peut être source d’émotion. Ce qui est intéressant c’est de se pencher sur ces fameux déclencheurs, pour petit à petit être capable d’anticiper ce qui va venir. Car en général, ce sont toujours les mêmes genres de situations qui mènent aux mêmes résultats. On peut avoir cette sensation d’histoire qui se répète, et c’est totalement vrai.

Par exemple, dans mon couple, j’ai remarqué qu’invariablement, certaines situations où je me sentais rejetée (et c’est mon interprétation, pas la réalité), menaient automatiquement à une engueulade. Parce que quand je me sens rejetée, je ne suis plus maitre de moi. Je laisse la place à Golum, mon mari s’en prend plein la tronche, il ne comprend pas pourquoi et ça finit mal.

Il m’a fallu plus de 30 ans pour mettre le doigt sur cette info. Et ça m’arrive encore régulièrement de ressentir ça. Mais, quand ça m’arrive, j’essaie de me mettre au calme et je me pose cette question :

  • Qu’est-ce qui s’est vraiment passé là, qui me provoque autant d’émotion ?
  • Comment je me suis sentie quand il a dit ou fait ça ?

Rien que ces deux petites questions me permettent directement de prendre du recul. Parce que je conscientise le fait que mon émotion n’a rien à voir avec ce qu’il a dit ou fait, mais a tout à voir avec ce que moi, j’ai pensé quand il a dit ou fait quelque chose. Ce sont donc mes pensées qui ont créé mon émotion. Je reprends la responsabilité.

Aussi bizarre que ça puisse paraître, ça fait un bien fou, ça soulage. Parce que dans l’exemple que je vous ai donné, je peux facilement me rendre compte qu’il ne m’a pas réellement rejetée. Je me suis sentie rejetée. Et ça fait toute la différence.

 

Utiliser le principe de communication non violente

La deuxième étape, c’est d’être capable d’exprimer ce dont on a besoin, pour rassurer, réconforter, la part de nous qui en a besoin.

Par exemple, et je continue à vous donner des exemples perso, car c’est évidemment ça qui me parle le plus. Parfois, ça m’arrive de me sentir triste, sans raison. Pourtant, ça se ressent chez mes proches. Dans ces moments-là, le mieux que je puisse faire est d’expliquer que je suis triste, que je ne sais pas pourquoi, que ça va passer, et que maintenant tout ce dont j’ai besoin c’est d’un câlin, ou de parler de quelque chose de sympa. Ca le bénéfice de rassurer la personne en face de moi (qui peut croire que c’est à cause d’elle), et de m’apporter ce dont j’ai besoin à ce moment-là. Ainsi je peux sortir beaucoup plus vite du creux de ma vague.

Si je reprends l’exemple de la dispute suite à une situation où je me suis sentie rejetée, je peux l’exprimer de cette manière. Tu as dit…. Ceci cela. Ca m’a donné l’impression que tu me rejetais. Mais ce dont j’ai besoin en fait, ce serait que tu fasses ceci. Est-ce que tu voudrais bien… ?

C’est un principe de communication non violente. Ca peut paraitre un peu long, mais je peux vous assurer, pour l’avoir testé, que ça peut éviter bien des conflits de s’exprimer ainsi. Ca ne veut pas dire qu’il faut le faire en permanence. Mais, quand on sent que la tension monte, d’un côté comme de l’autre, c’est très utile.

C’est bien plus difficile de nommer une émotion qu’on ne le pense. En fait, on a de grosses lacunes de vocabulaire dans ce domaine. Et ce n’est pas étonnant puisqu’on nous apprend à jouer l’autruche dès que les émotions pointent leur nez. Mais, pour vous aider, sachez qu’il existe une roue des émotions.

 

A quoi ça sert de gérer ses émotions en business ?

Déjà, ça sert évidemment à continuer d’avancer. On le sait, l’entrepreneuriat c’est un peu les montagnes russes. Dans une même journée, on peut passer du découragement à l’extase, en passant par la crainte. C’est normal, mais c’est vrai que c’est intéressant de pouvoir prendre du recul par rapport à tout ça pour continuer d’avancer sereinement. Surtout quand les situations ont tendance à se répéter.

Ensuite, on peut s’en servir pour développer son intelligence émotionnelle et en faire un levier pour développer son business. Car être capable de reconnaître les émotions qui traversent nos prospects et nos clients, c’est aussi comprendre quelles sont les limites. On est plus à même de leur venir en aide si on comprend ce qui se passe dans leur réalité. Ca nous amène à être plus flexible.

Ca peut aussi vous aider à gérer certaines situations. Vous pouvez avoir un client mécontent, ou un client fanatique qui devient colérique. Bref, réussir à identifier son émotion, et peut-être même le besoin qui se cache derrière, peut vous permettre de vous sortir de situations qui vous auraient en temps normal causé énormément d’émotions désagréables aussi. Rien n’est vraiment personnel.

Conclusion, et si la sagesse n’était pas plutôt d’être capable d’accepter de voir la colère, ou toute autre émotion désagréable en nous, de l’accueillir, de la comprendre, pour nous apporter ce dont nous avons réellement besoin pour continuer d’avancer dans la lumière ? C’est en acceptant qu’on est émotif qu’on est de moins en moins émotif. C’est en mettant de la lumière sur ce qui se cache dans l’ombre qu’il y a de moins en mois d’ombre.

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